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La technique Alexander améliore votre jonglage
(et le reste de votre vie)

Lors d'une fameuse crise de lombalgie loin de chez moi, j'ai eu un signe du destin lorsqu'un petit livre est tombé entre mes mains.

Il s'agissait de "The Alexander Technique : A Skill for Life" de Pedro de Alcantara.

L'un des chapitres parlait de jonglage : c'était comme un signe du destin.

Qu'est-ce que la technique Alexander ? la réponse est toujours difficile à donner. Après quelques séances, la question ne se pose plus : on réalise que sous la difficulté à étiqueter ou à résumer cette méthode, il y a quelques principes simples mais puissants.

On pourrait croire que le jonglage consiste à rattraper à tout prix les balles qu'on lancer. De plus, il existe une peur profondément ancrée de "prendre une balle sur la tête", une peur qui remonte peut-être au fond des âges, quand le danger pouvait venir de prédateurs volants, ou simplement d'une zone inconnue, un angle mort, une punition des dieux...

Il se produit donc souvent chez les jongleurs, notamment débutants, une crispation de toute la zone des épaules, du cou, de la mâchoire, du front... "il faut absolument rattraper, malgré la peur !"

Il se produit une réaction de défense : la nuque se raccourcit, les épaules remontent, pour protéger cette zone très sensible d'une attaque imminente. Le regard se dirige vers le haut tout en cherchant à protéger les yeux, le regard se crispe. Je dirais même qu'à défaut de pouvoir attraper les balles en l'air avec les mains, on cherche à les attraper avec les yeux, comme si, à la manière des super-héros, le regard pouvait projeter un rayon magique qui contrôlerait les objets.

C'est tout le contraire d'un geste réellement efficace, où la tension empêche les mouvements écarte de l'objectif final : rattraper et continuer à jongler.

Pour gérer la situation tranquillement, la bonne solution consiste à mettre en place les conditions pour s'adapter au mieux à la situation.

Cette adaptation commence par le contrôle primaire, selon la formule de Frederick Matthias Alexander lui-même : "laisser le cou libre, pour laisser la tête aller vers le haut et vers l'avant, pour laisser le dos s'allonger et s'élargir, tout ensemble, l'un après l'autre".

Cet ensemble d'actions vous permet de regarder les balles avec du recul, du détachement ; à pouvoir prendre des décisions au lieu de simplement réagir selon vos vieux réflexes, potentiellement irrationnels, inadaptés, précipités.

Vous pouvez ensuite changer vos habitudes.

Les habitudes ont la vie dure. Elles ont même une force insoupçonnée. En essayant de remplacer un mouvement habituel par un autre qui serait meilleur, l'ancienne habitude reprend le dessus trop vite et trop fort pour qu'on puisse réellement changer quelque chose.

Pour cela, passez par une première étape : arrêtez de faire l'ancien mouvement, pour dans un deuxième temps laisser la place au nouveau.

Pendant cette première étape, le mouvement sera désorganisé, vous aurez l'impression de régresser, vous ressentirez une grande frustration. C'est normal et c'est temporaire. Il est nécessaire d'oublier pendant un temps le but final, d'apprendre un nouveau mouvement, d'atteindre un nouvel objectif.

C'est à ce moment précis que vous aurez le plus besoin d'une personne extérieure qui vous guide, un coach, un formateur, un professeur, un metteur en scène, quelqu'un en qui vous avez confiance. Sinon vous serez trop tentés de revenir aux anciennes habitudes plus rassurantes.

Le but temporaire est de décomposer le mouvement, de prendre conscience des différentes étapes, des différents enjeux, qui ne sont pas forcément ceux que vous croyez.

Par exemple, jongler n'est pas forcément "attraper". Jongler c'est déjà lancer précisément. Avant même lancer, c'est "essayer", accepter la possibilité que tout ne se passe pas comme prévu, accepter de ne pas avoir une exécution parfaite en permanence, accepter de laisser partir la balle, de prendre un risque.

A partir du moment où vous êtes détendu, où vous écoutez ce qu'il se passe dans votre corps, où vous oubliez temporairement de juger le résultat, vous pouvez commencer à progresser. La qualité des lancers va s'améliorer, jusqu'à un point où les balles retomberont sans effort dans les mains.

La technique Alexander ne demande pas de temps de pratique. Elle se pratique dans toutes les autres pratiques. Vous pouvez "faire de la technique Alexander" toute la journée, en toute situation, pour transformer des activités pénibles, douloureuses, ennuyeuses, en source de développement et de guérison.

Trouvez Pedro de Alcantara à Paris, ou un professeur près de chez vous, il pourrait bien changer votre vie.

Liens :

Pedro de Alcantara
Association des professeurs de technique Alexander




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